I- Le racisme en théorie : 


Définition :

Le terme « racisme » peut s’entendre selon des acceptations différentes. Ce mot renvoie étymologiquement à race mais personne ne parvient à se mettre d’accord pour définir les limites d’un tel concept.

L’encyclopédie Encarta 2005 le définit ainsi : théorie, fondée sur un préjugé, selon laquelle il existerait des races humaines qui présenteraient des différences biologiques justifiant des rapports de domination entre elles et des comportements de rejet ou d'agression. C'est dans les années 1930 en Europe que ces présupposés furent organisés en système idéologique. Le terme « racisme » renvoie à la fois à cette doctrine et aux discriminations engendrées par elle.


 

Les causes :

En règle générale, le sentiment de supériorité s'accompagne de la conviction que les autres « races » constituent un danger.

Ce phénomène apparaît le plus souvent en situation de crise économique ou politique, pour laquelle un bouc émissaire (« l’étranger, le juif, l’immigré… ») est recherché, et considéré comme un élément perturbateur.

Les attitudes racistes tiennent aussi à des raisons psychologiques. Elles se fondent sur des réactions de peur face à l'altérité et à l'incompréhension de l'inconnu, qui engendrent des sentiments de haine et une violence parfois mal maîtrisée.

 

Pour illustrer cette idée, la citation d’Albert Memmi nous a paru très à propos :

“ Si l'esprit humain a de telles tendances à être raciste, il y a des chances pour

qu'un tel comportement se perpétue. Pour lutter efficacement contre le racisme,

l'indignation morale et la simple persuasion ne sauraient suffire; il faut tenir compte de ses racines, c'est-à-dire de la peur, de l'insécurité foncière et de l'avidité économique, qui sont dans l'homme les sources de sa tendance à l'agression et à la domination. C'est le racisme qui est naturel et l'antiracisme qui ne l'est pas : ce dernier ne peut être qu'une conquête, fruit d'une lutte longue et difficile, et toujours menacée, comme l'est tout acquis culturel. ”

Albert Memmi, Le Racisme (1982)

 

L'antiracisme

Une prise de conscience internationale du phénomène de racisme eut lieu au tournant du XXe siècle. Au sortir de la deuxième Guerre mondiale, l'antisémitisme, comme l'a bien dit Jean-Paul Sartre, ne pouvait plus être considéré comme une opinion : désormais, il fallait y voir un crime, et donc un discours ou une pratique sans aucune légitimité. Le procès des criminels de guerre nazis à Nuremberg fut une étape psychologique et politique décisive dans la volonté des nations de bannir le racisme. La décolonisation contribua elle aussi à délégitimer le racisme, sous ses formes coloniales.

Même si la science a réfuté le concept de race, dans la seconde moitié du XXeme siècle (en mettant en évidence son caractère subjectif, vide de sens, qui se fonde sur des préjugés), de nombreuses formes de racisme perdurent dans les sociétés contemporaines, malgré le droit international.

Les associations : des organisations antiracistes, comme SOS Racisme, la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) ou le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) en France, luttent contre toute forme de discrimination raciale.

Il existe également des associations qui luttent contre d’autres formes de discrimination.


 

La législation :

En France comme dans toutes les démocraties, la loi reconnaît à tous les mêmes droits, ce qui ne fait pas pour autant disparaître toutes les inégalités.

Le racisme n’est pas une opinion mais un délit qui ne peut être compatible avec le fonctionnement démocratique de notre société.

La loi pénale prohibe la discrimination raciale. Ces discriminations interdites sont définies à l’article 225-1 du code pénal :

« Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur apparence physique, de leur patronyme, de leur état de santé, de leur handicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs mœurs, de leur orientation sexuelle, de leur âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée. »